normes

Au niveau européen, les vêtements, les gants et les chaussures de moto sont théoriquement considérés comme des équipements de protection individuelle (EPI, ou PPE pour Personal Protective Equipment en anglais) qui répondent aux normes dictées par la directive du Conseil européen du 21 décembre 1989 (89/686/CEE).

La Norme EN 1621-4 : les Airbags

La dernière Norme EN 1621-4, qui est en cours d’approbation, définit le temps de déploiement et les valeurs d’atténuation des chocs.

Le temps de déploiement est le temps entre le moment de l’accident et la fin du gonflage et il doit être inférieur à 200ms.

Comme pour une dorsale, le gilet est testé en plusieurs points en subissant des impacts de 50 joules. La force résiduelle moyenne ne doit pas excéder 4,5kN sans valeur au-dessus de 6kN pour le niveau 1 et seulement 2,5kN de moyenne sans pic au-dessus de 3kN pour le niveau 2. L’impact utilisé est un impact ponctuel, c’est-à-dire sur une petite zone.

Protocole de certification du CRITT

Dans le cadre de la certification du CRITT, les essais portent principalement sur le temps de mise à disposition de la protection gonflable et la performance aux chocs mécaniques.

Le temps de mise à disposition doit être inférieur à 200ms, c’est le temps entre le déclenchement et le temps où l’airbag est à la pression efficace. Le temps de détection n’étant pas mesurable par un système mécanique.

La performance aux chocs mécaniques pour une énergie de 50 joules doit avoir une valeur moyenne inférieure à 18kN sans force au-dessus de 24kN. L’impact utilisé est un impact surfacique, c’est-à-dire que la force est répartie.

La Norme EN 1621-1

Apparue en 1997, elle concerne les « vêtements de protection contre les chocs mécaniques pour motocyclistes » : les tests réalisés classent ces protections en 2 niveaux : si rien n’est précisé sur le produit, il y a fort à parier qu’il sera de niveau 1 seulement. Cette norme est divisée en 4 parties selon l’endroit du corps qu’elle protège.

Au niveau 1 ces protections subissent 12 impacts équivalents à une brique de 2,5kg lâchés à 2m de haut (50 joules) : la force résiduelle transmise doit être de 35kN maximum (avec un pic autorisé sur un des impacts jusqu’à 50kN). Au niveau 2, la force résiduelle doit être de 20kN maximum, avec des pics à 35.

Pas de problème sur cette norme, les produits présentant ce type de protections s’y conforment !

La Norme EN 1621-2 : les protections dorsales

2 niveaux pour les normes concernant les « protecteurs dorsaux » : les protections doivent subir 5 impacts de 50 joules.

Au niveau 1, la force résiduelle moyenne doit être inférieure à 18kN, avec un impact autorisé jusqu’à 24kN.

Au niveau 2, la force résiduelle moyenne doit être inférieure à 9kN, avec un impact autorisé jusqu’à 12kN.

La Norme EN 1621-3 : les protections thoraciques

Même principe pour les « protecteurs de poitrine » qui subissent des impacts à 50 joules : la force résiduelle moyenne doit être de 20kN (pics autorisés à 35kN). Une notion se rajoute : la distribution de la force qui doit être de l’ordre des 15% pour une protection niveau 1, et 30% pour un niveau 2.

La Norme EN 13594 : les gants

Depuis peu, la norme a évolué en faveur de la sécurité du motard : la notion « d’équipement professionnel » disparaît en 2010. Cette nuance implique que désormais le respect de la norme est obligatoire pour tout gant « de moto », même s’il ne se déclare pas explicitement protecteur.

Les protocoles de tests sont là aussi nombreux, mais on peut retenir qu’au niveau 1, la longueur totale du gant doit être égale à la longueur de la main + 1,5cm ; la résistance à l’abrasion doit être au minimum de 1,5sec. Sur la paume, la résistance au déchirement doit être de 25N et de 18N sur le dos. Sont également testées la résistance des coutures, l’absorption des chocs.

Au niveau 2, le gant doit dépasser de 5,5cm la longueur des mains, sa résistance à l’abrasion doit être de 5sec, la résistance de la paume au déchirement doit être de 40N et 35N sur le dos.

La Norme EN 13634 : les bottes

Toute botte portant des protections malléoles, tibia cheville est considérée comme un EPI et doit donc se conformer à la règlementation !

Ainsi toutes les « baskets moto » relevant plus du sportswear que de la protection ne pourront plus être vendues en tant que bottes de protection. Les vraies bottes moto, quant à elles, devront faire apparaitre sur leur boîte le sigle CE et l’homologation EN 13634 attestant de leur conformité à la norme. Un certain nombre d’exigences couvrent la conception générale de la chaussure. Il s’agit notamment de l’évaluation des propriétés telles que la hauteur de la tige (au minimum 160mm) et le type de couture. D’autre part des tests qui mesurent la force de liaison entre la tige et la semelle extérieure, évaluent la rigidité transversale de la chaussure.

La Norme EN 13595 : les vêtements moto

Elle concerne « les vêtements de protection pour les motocyclistes professionnels : vestes, pantalons et combinaisons 1 ou 2 pièces ». Cette norme retient donc la notion d’équipement professionnel, lui conférant son caractère « facultatif » aux yeux des équipementiers.

Le vêtement doit répondre à des exigences générales : la vérification par exemple de l’absence de produits chimiques nocifs. L’ergonomie est contrôlée également, puisqu’un matériau peut être très résistant mais inutile avec une mauvaise coupe : des manches ou jambes trop larges, en cas de chute bras ne resteraient pas en place et exposeraient le pilote à des blessures.

Les procédures d’essais en laboratoire comprennent la résistance à l’abrasion, la résistance à la déchirure due à l’impact, et la résistance à l’éclatement. Les vêtements sont « découpés » en plusieurs zones, les hanches et les articulations devant logiquement être plus résistants que l’intérieur des mollets par exemple.

On distingue là encore 2 niveaux d’homologation : le niveau d’exigence 1 est défini comme « les vêtements conçus pour donner une certaine protection, tout en ayant le moins de poids possible et pénalités ergonomiques associées à son utilisation », alors que le niveau 2 concerne « les vêtements fournissant un niveau modéré de protection, plus élevé que celui fourni par le niveau 1 ».

Pour faire simple, le niveau 1 des vêtements devrait fournir une protection adéquate dans des accidents à des vitesses urbaines, de l’ordre de 50km/h. Au niveau 2, les vêtements doivent offrir une protection à plus haute vitesse, sans être ultérieurement réutilisables ou réparables.

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